Un jour que l’on demandait à saint Pie X ce qu’il était bon de chanter à la messe, le saint pape répondit tout de suite : « On ne chante pas à la messe, on chante la messe. » Sans hésiter, les auteurs de la méthode d’orgue bien connue, N. Pierront et J. Bonfils, l’appliquent aux organistes : « On ne joue pas à la messe, mais on joue la messe. »
L’accompagnement du chant grégorien et l’improvisation qui le continue permettent sans difficulté d’être à l’unisson avec les sentiments de la liturgie. Mais, comment jouer la messe si nous exécutons un Magnificat de Titelouze, un Choral de Bach ou une Toccata de Gigout ? Peut-être trouverons-nous chez les marchands de partitions quelques recueils intitulés “Messes pour orgue”, mais est-ce à cela que l’on doit réduire le répertoire de l’organiste liturgique ? Non. D’ailleurs la réponse n’est pas du côté du répertoire.
Il y a en effet quelque chose de beaucoup plus fondamental que le choix du répertoire : nous voulons parler de l’interprétation. Le Motu Proprio de saint Pie X le signale très bien dans ces mots : « Elle doit être sainte […] non seulement en elle-même, mais encore dans la façon dont les exécutants la présentent. » Nous concentrerons donc notre propos sur l’interprétation du répertoire dans la liturgie.